Souzen, se trouvait sur les marches de l'astronef, Serena tentait de stabiliser l'engin en dépit de la force du vent.
- "Rapproche toi Serena, tu n'es pas dans l'alignement, la fosse est légèrement plus au nord", s'écria-t-il
- "Plus facile à dire qu'à faire je te signale, le vent que tu laisses entrer en maintenant la porte ouverte déséquilibre le vaisseau!"
Souzen avait le pied gauche sur la plateforme de sortie et saisissait fermement de sa main droite la barre latérale, il avait un air grave en regardant vers la fosse. La situation était critique il fallait agir immédiatement mais il fallait aussi atterrir dans la fosse, ils étaient tout de même à une trentaine de mètre du sol. Gilian quand à lui s'affairait à attacher la corde sur la barre latérale, c'est ce moment que choisît Souzen pour sauter dans le vide.
- "Bon sang!.."
Serena tourna légèrement la tête et jeta un coup d'oeil à Gilian d'un air interrogateur.
- "Il a sauté", lui dit-il, "il faut que je m'active!"
Souzen s'était jeté et gardait un oeil sur le sol, il se concentra pour freiner sa chute à l'aide de sa télékynésie. Il sentît l'effet de l'apesanteur s'estomper sur son corps et il atterrît en souplesse, fléchissant ses genoux au maximum pour amortir son corps, puis se redressa tout aussi souplement. Il faisait face à la créature et donnait son dos à l'esclave apeuré. C'est la première fois depuis sa rencontre avec Serena et Gilian qu'il rencontrait un humain. Celui-ci par contre, au contraire des deux autres, ne semblait pas avoir de pouvoir psionique car il avait tenté sans succès de lui parler télépathiquement à son atterrisage. La créature par contre semblait réagir à la télépathie. Souzen ignora l'humain qui, apeuré, avait reculé de quelques pas.
Souzen leva la main face à la créature pour lui signifier d'arrêter:
- "Arrête toi, n'avance pas!", la créature hésita. C'était une bête sombre qui mesurait près 8 mètres d'envergure et 3 de hauteur, ses yeux yeux argents n'avait pas de cornée ni de pupille. Il abaissa sa tête au niveau de Souzen comme pour le regarder dans les yeux; il en avait 6, 3 disposés en trianges de par et d'autre ce qui lui conférait un champ de vision d'à peu près 250°.
- "Je ne te veux pas de mal, je suis juste venu sauver un des miens!"
La bête qui grognait depuis un bon moment, baissa un peu le niveau sonore de ses grognements. Il semblait évaluer celui qui se tenait devant lui. Souzen s'approcha lentement d'elle, la main toujours tendue et frola son front. La créature cligna de yeux, et baissa encore ses grognements jusqu'à devenir silencieux. Souzen ferma les yeux et plaqua la paume de sa main sur le front de la créature, il fut alors submergés par des émotions violentes et des images terribles.
Tout d'un coup, la bête recula dans un grognement féroce et chargea. Elle ouvrit sa gueule et saisit sa proie d'une violence inouïe. Le garde qui venait d'entrer n'eut pas le temps de réagir, il sentît les crocs pénétrer sa chair avant d'être littéralement coupé en deux. Souzen n'avait pas bougé et était resté dans la même position, les gardes suivants quant à eux furent apeurés et se précipitèrent pour refermer la porte de la fosse.
- "Je sais ce que tu ressens", lui dit Souzen, "tu as été capturé et arraché aux tiens, tu as été maltraité et affamé pour exacerber ton agressivité, et tu te sens seul loin des tiens."
La bête approcha son museau et le renifla, et Souzen lui murmura:
- "Tiens encore un peu, je vais revenir te chercher, je te le promets"
Tout en reculant, il lui répéta:
- "Je vais revenir, je te le promets!"
De son coté, Gilian se préparait pour récupérer son compagnon. [..A compléter par la description de la préparation pour la descente en rappel..]. Il était prêt. Il jeta un oeil vers le bas, puis regarda la corde et commença progressivement à lacher du lest afin de basculer son corps vers l'arrière. Il basculait progressivement jusqu'a être complètement horizontal, il veillait a garder ses pieds sur la plateforme de sortie. Il se laissa alors tombé et tendît sa jambe gauche pour placer la corde sur l'extérieur de son pied gauche puis il croisa ses jambes pour refermer l'extérieur du pied droit sur la corde. La corde ainsi prise en étau entre ses pieds, il bascula son buste vers l'arrière pour être entièrement droit, la tête à l'envers. Il garda sa main gauche près de son torse en serrant fermement la corde et étendit son bras droit pour saisir le reste de la corde au delà de sa tête. Puis il se laissa glisser vers le sol en rappel la tête à l'envers.
Souzen s'était entre-temps retourné vers l'esclave humain, mais celui-ci était paralysé par la peur et l'incompréhension. Souzen lui tendait la main pour lui faire signe de venir mais le prisonnier refusait d'avancer. Souzen savait que Gilian était en train de descendre rapidement vers lui, et que le temps n'était plus aux méthodes douces. Il tendit sa main et fit un geste comme pour agripper quelque chose, à ce moment le prisonnier sentît que son corps ne lui obéissait plus. Souzen ramena rapidement sa main vers lui, et le prisonnier fut tout aussi rapidement attiré à lui par une force invisible. Ce dernier se mit à crier de peur, mais un coup de poing dans l'abdomen lui fit perdre conscience. Souzen l'empoigna et le fit basuler afin de le porter sur son épaule et de l'autre main il saisit celle de Gilian qui était à 1 mètre au dessus de lui:
- "Accroche toi bien!", lui cria Gilian, "Serena, vas-y monte!!" cria-t-il à l'encontre du pilote.
L'aéronef se mit à s'élever et Souzen regarda une dernière fois la créature dans la fosse:
- "Je reviendrai te chercher, je te le promets, tu dois tenir le coup!!"
Le créature leva la tête pour le suivre du regard et hurla longuement.
Serena avait finalement pu poser le vaisseau, Souzen avait laché la main de Gilian quand il était à 2m du sol, et Gilian avait coupé la corde juste après et atteri en douceur.
- "Bon, on fait quoi maintenant?", demanda Serena qui était sortie de l'astronef
- "Bonne question, il n'a pas l'air capable de grand chose", répondit Gilian en regardant le corps inanimé de l'esclave
- "On avisera, d'abord il faut le réveiller", Souzen était accroupi à coté du corps, "avez-vous déjà eu des contacts avec d'autres humains avant notre rencontre?"
- "Non", répondit Serena,
- "Sérieusement?" demanda Gilian qui les regardait d'un air circonspect,
- "Oui!", répondirent en coeur les deux autres,
- "...Vous craignez!"
Serena et Souzen n'avaient jamais entendu cette expression, ils ne se sentaient craintifs de rien et surtout ne voyaient pas de quoi ils pourraient l'être.
- "On craint quoi?", demanda Serena,
- "..? Ben vous savez... vous craignez......", les deux autres semblaient attendre la suite, "Ca craint, quoi!".
Mais ils ne disaient toujours rien et on pouvait lire sur leur visage leur air interrogateur.
- "Laissez tomber" dit Gilian d'un ton légèrement exasperé, ils se baissa et gifla le prisonnier. Celui-ci se réveilla en sursaut, il regarda ses interlocuteurs et rampa vers l'arrière effrayé.
- "Du calme, du calme! Nous ne te voulons pas de mal... Nous sommes des humains, au contraire nous t'avons sauvé!", dît Gilian en lui tendant lentement la main, "comment t'appelles-tu?"
- "..."
Il poursuivît de plus belle:
- "Quel est ton nom? Tu en as bien un?"
Le prisonnier bougea plusieurs fois la tête en guise de réponse négative.
- "{Il n'a pas de nom? Comment est-ce possible?}", demanda télépathiquement Souzen,
- "{Les Tulÿanÿs ne donnent pas de nom à leurs esclaves, ils les dirigent par la pensée car ils sont télépathes, puis ils les vendent quand ils les estiment inutiles!}"
- "{Comment tu sais qu'il était esclave chez eux?}", demanda Souzen
- "{Je ne vois pas d'autre explication, même les espèces qui nous considèrent comme des animaux domestiques nous donnent un nom}"
- "{Ok, Gilian, demande lui pour les Tulÿanÿs}", ordonna Souzen.
Mais avant que celui-ci pu s'exécuter, le prisonnier répondît:
- "Oui"
Les autres furent interloqués, se pouvait-il qu'il soit lui aussi télépathe.
- "{Tu es télépathe?}", demanda Gilian
- "Non"
- "{Alors comment-as tu pu entendre notre conversation télépathique?}", intervînt Serena
- "J'ai vécu toute ma vie à leur service, il était interdit de communiquer entre esclaves lors de nos services, en cellule les autres m'appelaient 'humain'. A l'age de 16 ans j'ai commencé à capter des bribes de conversations qui ne m'étaient pas destinées... Avec l'age c'est devenu naturel..."
- "Je retire ce que j'ai dit", dît Gilian en regardant les autres, "il a l'air capable de quelque chose"
Puis il se retourna et lui tendît la main, le prisonnier tendît la sienne et Gilian le releva.
- "Mais comment vous vous pouvez parler par télépathie? Quel peuple vous l'a apprit?"
- "Personne ne nous l'a apprit, la télépahie est une capacité cachée que nous avons au fond de nous, comme pas mal d'autres", répondit Souzen,
- "Non, ce n'est pas possible, nous les être humains sommes le peuple le plus incapable de l'univers, nous n'avons aucune capacité si ce n'est de bouger, parler et obeir à des ordres simples"
- "Tu sors ça de qui?", demanda Serena
- "Des Tulÿanÿs! Et aussi des autres esclaves qui m'évitaient, ils me considéraient comme une espèce sans intérêt"
- "Mais tu as pourtant développé la capacité d'entendre des ordres qui ne t'étaient pas destinés, non?, deman Gilian
- "Oui...!?", répondit le prisonnier avec prudence,
- "As-tu eu l'impression que c'était le cas pour les autres esclaves?"
- "Non!"
- "Ca prouve donc que tu as une certaine aptitude à la télépathie!", conclut Gilian.
L'esclave se mis à réfléchir, il cherchait comment réfuter l'argument de Gilian mais ne trouvait pas. Ce dernier lui tendit la main et se présenta:
- "Je m'appelle Gilian, enchanté de faire ta connaissance. Et toi?"
Il resta sans voix car il était incapable de répondre, Souzen posa sa main sur son épaule en souriant:
- "Laisse moi te donner un nom! Désormais, tu t'appelleras Cheng! Ca te plait?"
Il sourit à Souzen puis tendit la main vers celle de Gilian:
- "Moi c'est Cheng!", et lui serra la main. Il fit de même avec Serena et Souzen.